Nous partons pour un périple de 4 jours autour de Grande Terre, la principale île de Nouvelle Calédonie, qui s'étire sur 500km.
Au début, nous longeons la côte Ouest. La route est bonne, nous sommes dans la plaine. Sur notre gauche, on aperçoit la présence de la mer, et sur notre droite s'élèvent les montagnes anguleuses de la "Chaine", le massif qui coupe l'île dans sa longueur.
Notre première étape est Bourrail.
C'est la basse saison, le coin est très calme. Nous allons directement jusqu'à la plage, les paysages dans la descente sont sublimes. Après un refus, nous trouvons une chambre chez l'habitant et partons visiter la Roche Percée et la Baie des Tortues aux pins tordus.
Le soir venu (à 17h), un peu déçus de voir tout fermé, nous dînons chez notre hôtesse un peu trop affairée à ses 1001 occupations. Cela nous permet tout de même de goûter aux spécialités locales tels que le crabe farci ou les trocas (gros bulots) au curry.
En revanche la plage de Poé au réveil est un régal. Pas un chat. Nous faisons un footing sur la plage, entre mangrove et lagon... :-)
Pour rejoindre l'autre côte, nous empruntons une route qui traverse la montagne au milieu d'une végétation de plus en plus luxuriante de bananiers, cocotiers, pins, ibiscus, etc.
En bord de chemin nous voyons régulièrement des cahutes sans personne où fruits et légumes sont proposés à la vente en libre-service. Le prix est écrit dessus. Il suffit de mettre l'appoint dans la boîte. Les jours de pèche, c'est 1000F le pochon de poissons. On adore ce système!
Ici tout est plus "cool". Et cela montre que la confiance, qui a tendance à disparaître en France, est une valeur qui existe toujours dans ce "petit pays".
La côte Est est encore plus belle que la côte Ouest. Les montagnes encore plus vertes se jettent directement dans l'océan.
Une barrière de corail de 1600km en pointillés entoure la Grande Terre, créant ainsi le plus vaste lagon du monde.
Avantage et inconvénient, l'espace du lagon n'est pas "hermétique" aux grands "poissons" (baleines comme requins) car les passes sont parfois aussi longues que les portions de récifs. Ce lagon est le 2ème site naturel "français" à avoir été classé au Patrimoine de l'Unesco.
Nous arrivons à Hienghène. La particularité du village sont ses blocs de roches à pic tout droit sortis de la mer. Un panorama unique!
Certains rochers ont des formes bien particulières, notamment la Poule ou l'Homme allongé.
Nous profitons de notre escale pour aller visiter l'îlot Hienga et ses récifs.
Notre guide nous fait d'abord découvrir une grande quantité d'arbres et plantes calédoniens : le cocotier (ici il sert à tout!) symbole de la femme, le pin colonnaire symbole de l'homme, le pandanus idéal pour les tressages et les toîtures, le tamanou et ses boules rondes qui tombent régulièrement sur le sol, la fougère langue de boeuf, l'arbre marcheur ou encore le banian symbole des ancêtres.
On est devenus imbattables!
Après la visite terrestre de l'ilôt, nous chaussons palmes et masques pour plonger sur le récif.
L'eau est cristalline. Nous avons une visibilité extra : un véritable aquarium!
Au programme, beaucoup de coraux durs, mous, branchus, plutôt verts ou mauves; mais aussi des poissons perroquets bleus et une multitude de poissons tropicaux multicolores.
Sympa pour une simple exploration masque-tuba!
La baignade dans ces eaux transparentes avec en toile de fond les montages et les rochers de Hienghène a quelquechose de grandiose et de reposant à la fois... Détente totale!..
Prochain arrêt : Poindimié.
Cette fois-ci nous nous rendons dans un endroit plus reculé, au bout d'une route cahotique, "Chez Simone".
Nous logeons dans une hutte sur pilotis nichée entre les arbres du jardin de nos hôtes.
L'endroit est loin de tout, la vue idyllique, la hutte ravissante. Côté confort: il y a l'électricité et l'eau chaude. Que demander de plus !
...
Ce n'est qu'au moment de nous coucher que nous nous rendons compte que le plafond et les murs (en bois et feuillages tressés) sont recouverts de dizaines de toiles d'araignées... Pas glop!
Partis avec des petits sacs à dos pour les 4 jours, nous avons oublié notre moustiquaire (évidemment!). Et l'option "coup de balai" fut vite écartée pour éviter la panique au sein d'une armée d'araignées tombées sur le sol et sur notre lit!
Nous les avons donc laissé chez elles et nous nous sommes faits les plus petits possibles sous nos draps... "Hostile la nature!"
Le lendemain, nous consacrons la matinée à l'organisation du reste du séjour en Calédonie. Pour le téléphone, c'est cabine téléphonique sur la place du village, à l'ancienne! Pour internet, c'est café dans un hôtel chic sur la plage. Les options sont limitées "en brousse" (comme disent les locaux).
On the road again, nous traversons des paysages assez tristes de mines à ciel ouvert. Nickel ou autre, les minerais sont la principale ressource de la Nouvelle Calédonie. Comme pour l'indépendance, le sujet est sensible.
Dans la voiture nous écoutons beaucoup la radio locale qui est vraiment haute en couleurs! Les petites annonces nous font nous tordre de rire. "Tata Francine de Tiendu souhaite beaucoup de courage à toute la tribu aujourd'hui!"
Dans un autre style, le soir, pendant une demi-heure l'animateur lit la rubrique nécrologique à l'antenne... !!!
Pour la dernière nuit de notre road trip, nous dormons "en tribu". Plus simplement nous séjournons chez l'habitant dans des conditions a priori plus spartiates qu'en gîte ou à l'hôtel, et ce au sein d'un hameau appartenant à une tribu.
Nous sommes accueillis chez Elise, une mamie adorable de la tribu de Oui-Poin, à 20km du village de La Foa.
Au bout de la route coule une rivière...
Un toît de feuillages sert de salle à manger, un faré (idem mais avec un muret d'enceinte, qui ne monte pas jusqu'en-haut) sert de dortoir. La salle de bain est une construction en dur séparée.
Nous dînons un délicieux bougna et passons la soirée autour d'un feu de camp. Le bougna est le plat traditionnel calédonien, équivalent de notre blanquette de veau: un ragout de poulet, carottes, patates, ignames, taros, oignons, dans un sauce onctueuse à base de noix de coco.
Si s'endormir dans un endroit ouvert au milieu des bruits de la nature n'est pas évident (surtour pour Maria), le réveil au bord de la rivière est un petit bonheur...
:-)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Zone pour inscrire vos commentaires !!