Le célèbre lac Titicaca, connu pour être le plus haut lac navigable du monde (3800m), est un passage obligé lors d'un séjour touristique dans la région. D'autant plus qu'il sert de frontière entre le Pérou et la Bolivie.
Nous réalisons le trajet depuis Arequipa en car et arrivons à Puno, sur les rives du lac, du côté péruvien.
Hélas, Puno est sans doute une des villes les plus laides que nous ayons vues durant notre voyage!.. Les immeubles sont en parpaings, sans peinture ou effort d'esthétisme. Et au final, Puno semble inachevée. Dommage!
Heureusement notre maison d'hôtes, toute fleurie, est charmante. Et l'excursion en bateau sur le lac nous permet de découvrir des paysages et des modes de vie inédits.
Iles Uros
Le bateau est un excellent moyen de voir les panoramas du lac et de visiter ses îles.
Il y a 2 choses que nous n'avions pas imaginées avant d'arriver ici : la taille démesurée du lac (on n'en parcourt qu'une toute petite partie); et le froid!
Mais ici les habitants préfèrent nettement le froid, synonyme de temps sec, à la chaleur qui amène les mois de pluie.
Nous nous rendons dans l'archipel des indiens Uros. Mais la particularité de ce groupe d'îles est d'être artificiel!
En effet, depuis des siècles, les Uros ont appris à vivre en quasi autarcie sur des îles flottantes pour se protéger des agressions extérieures.
Il est intéressant de noter que fruits du tourisme sont équitablement répartis dans la communauté Uros grâce à un système de rotation (les îles hôtes tournant chaque semaine). Pour le touriste, en revanche, l'expérience est quelque peu aléatoire, l'accueil sur chaque îlot pouvant être inégal. Rien n'est jamais si simple!
Nous sommes accueillis par les sympathiques habitants de l'île du "Poisson"!
Le grand chef nous présente la vie des Uros rythmée par la pêche, l'artisanat et un peu de troc avec les habitants des terres (pour obtenir de la laine, du quinoa ou des pommes de terre par exemple). L'argent du tourisme permet d'acheter les quelques denrées non trocables (le riz et le sucre essentiellement).
Le chef nous explique aussi au moyen d'une grande maquette comment sont construites ces îles flottantes uniques au monde.
Le matériau principal est une espèce de jonc ou rotin (la "totora") poussant dans le lac.
La recette de l'île flottante : des blocs de racines pour la flottaison, des tiges de rotin pour le sol, une pierre sous la cuisinère, des tiges supplémentaires pour l'isolation de la maison. C'est prêt!
"Piélfie". Sensation étrange que de marcher sur un sol mou.
Photo-souvenir. Avec leurs vêtements colorés et leurs chapeaux, les habitantes des îles flottantes ressemblent à des poupées.
Les indiennes Uros portent toujours leurs habits traditionnels aux couleurs chatoyantes qui les font ressembler à de jolies poupées.
Et si elles superposent les épaisseurs de jupes, c'est évidemment pour se protéger du vent froid qui souffle sur le Titicaca; mais c'est aussi pour mieux correspondre à leurs canons de beauté, tout en rondeurs!
Guêt en forme de poisson, le symbole de cette île.
Ile de Taquile
Nous poursuivons notre périple nautique en nous dirigeant vers Taquile, une véritable île cette fois-ci, connue pour son artisanat du textile.
La montée de côte qui relie le port au village principal est particulièrement éprouvante. Malgré l'habitude acquise à Cuzco ou dans la région d'Arequipa, le manque d'oxygène se fait toujours sentir à ces altitudes!
Si le village a quelques charmes, ce que nous retenons de notre promenade sur Taquile, c'est surtout ses superbes paysages. Le froid et les Andes en fond mis à part, on se croirait presque en Méditerranée!
Nous déjeunons sur une agréable terrasse vue lac avant de rentrer doucement jusqu'au bateau puis Puno.
"Sentier du littoral".
Copacabana
Le lendemain, nous reprenons la route en car, direction la rive bolivienne du lac.
La traversée de la frontière est assez cocasse. Le car vous laisse à la douane péruvienne et vous récupère à la douane bolivienne 500m plus loin. Entre les deux, vous traversez à pied le "no man's land" avec vos sacs à dos, et vous faîtes la queue dans des bureaux désertiques pour obtenir votre coup de tampon.
Comme un air de film...
Il ne faut bien sûr pas confondre Copacabana (Bolivie) avec la plage homonyme brésilienne.
Copacabana en Bolivie a donné son nom à la vierge qu'elle abrite et qui suscite un grand culte dans toute la région. (La plage de Rio fut nommé en l'honneur de cette vierge par la suite.)
Nous séjournons ici 48h mais passons notre tour pour la visite de la fameuse Ile du Soleil.
Le samedi, nous partons à la découverte du sanctuaire de Copacabana.
Comme de nombreux Boliviens en famille, nous escaladons la colline en suivant le chemin de croix.
Les locaux, eux, jettent des petits caillous sur les stèles à chaque étape et amènent des sacs remplis de fleurs.
Arrivés en-haut, les gens font la queue pour pouvoir déposer leurs offrandes (fleurs, serpentins et cotillons) à travers une grille aux pieds de la Vierge.
Plus exotique pour nous, les Boliviens profitent également de l'occasion pour procéder à des rites chamaniques.
Au début, nous ne comprenons pas la présence de stands de jouets et de boissons tout en-haut du sanctuaire. En fait, suivant le souhait qu'ils veulent exaucer, les Boliviens achètent une "miniature" appropriée : voiture, maison, liasse de billets, etc.
D'après ce que nous avons pu observer, à cela s'ajoute parfois des feuilles de coca, des bonbons, etc.
Ensuite le chamane, couvert de son poncho et de son bonnet habituels, fait brûler de l'encens, récite des incantations et arrose le sol de grandes giclées de bière.
Un véritable spectacle!
Dans le même esprit que les prières païennes exécutées avec l'aide des chamanes, Copacabana présente aussi la particularité de "baptiser" les voitures de la ville!
Chaque samedi, les nouvelles voitures sont décorées et arrosées de confettis devant l'église avant de parader toute la journée.
Pour savoir de quel côté de la frontière on se trouve, c'est simple, il suffit d'observer le chapeau de ces dames! Le chapeau melon est tout à fait typique de la Bolivie.
Du lac Titicaca nous avons aimé les paysages vus des îles, l'atmosphère pure du lac et la découverte du mode de vie ancestral des îliens. Mais nous ne savons pas trop hélas si le mode de vie et le folklore du Titicaca perdurent de façon "naturelle", ou plutôt pour contenter les "gringos" en vacances.
En revanche, si notre étape à Copacabana fut brève, elle nous a permis de prendre une respiration avant d'attaquer la traversée de la Bolivie et de vivre le lac Titicaca différemment.
Par hasard nous sommes sortis des sentiers battus, et nous avons ainsi pu approcher d'un peu plus près l'authentique mysticisme qui existe encore aujourd'hui chez peuples andins.
Aurevoir, à bientôt...
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