jeudi 4 décembre 2014

Amazonie côté pampa - Bolivie


Dans la "pampa" bolivienne, la rivière Yacuma est le point de ralliement des animaux sauvages.

A 2h de piste poussiéreuse (et c'est peu dire!) de Rurre, nous rejoignons un campement situé cette fois dans la "pampa" bolivienne, sur les bords du Rio Yacuma.
NB : attention, cette "pampa" n'a rien à voir avec la célèbre pampa argentine. Ici, la forêt cède la place aux marécages et à une végétation plus rase. La rivière et les grands arbres qui la bordent deviennent un repère pour la faune locale.

Durant 3 jours, embarqués dans un étroit "bote" à moteur, nous partons à la découverte des animaux sauvages d'Amazonie. Mieux que le plus incroyable des zoos à ciel ouvert!!


A peine montés sur le bateau, Hermann, notre guide, nous indique un premier caïman.
Au départ, nous avons beau regarder, nous ne le voyons pas. Hors, se fondant dans le décor des berges, le caïman est en fait à seulement quelques mètres de nous!
 
Les caïmans abondent ici, nous en verrons des centaines. 

De jour, ils ont tendance à se reposer sur la rive la gueule ouverte (ce qui leur permet de se ventiler plus efficacement), ou à nager dans l'eau opaque (totalement immergés, avec seulement les yeux apparents). 
De nuit, ils chassent. Depuis la rive ou en bateau, équipé d'une lampe de poche, on aperçoit alors des dizaines de billes jaunes qui brillent dans l'obscurité...
 
Tortues d'eau.
 
Capybaras. 

Nous croisons plusieurs de ces grands rongeurs d'Amérique du Sud sur les bords de la rivière. Les capybaras sont des animaux assez timides, d'autant que leurs bébés sont une proie de choix pour les caïmans, les jaguars et les anacondas. Heureusement ce sont d'excellents nageurs.

Rencontre avec des capybaras. De près, on peut voir leurs pattes griffues et palmées.

Couple de singes hurleurs. 

Le jour de notre arrivée, nous avons la chance de pouvoir observer quelques singes hurleurs dont ce couple (mâle à gauche, femelle à droite). Nous sommes cachés à une dizaine de mètres sous des arbres (oui, la photo est très zoomée) et nous sommes bluffés de voir à quel point leurs expressions semblent humaines.
 
Hibou surpris pendant sa sieste.
 
Paysage de pampa au coucher du soleil.
 
Martin-pêcheur.
 
Vautour à tête rouge.
 
Spatule rose.
 
Groupe de singes jaunes.
 

Depuis la rivière, notre guide repère un groupe de petits singes jaunes. Nous nous approchons des arbres. A notre grande surprise, au-lieu de s'enfuir, les singes restent et avancent au bout des branches.
Et lorsqu'ils sentent qu'il y a des biscuits à bord, les plus téméraires investissent carrément le bateau! Ils ressemblent à de vraies peluches et se laissent assez facilement prendre en photo. 

Bref, on en aurait bien ramené un avec nous... :-)
 
Un dauphin rose vient de passer.

Après une matinée de recherche en remontant la rivière, nous apercevons un animal presque unique au monde : le dauphin rose.
Il s'agit d'un dauphin d'eau douce qui ne vit que dans l'Amazone (nous sommes sur un de ses affluents) et le Yang Tsé.
 
Plouf!

Hermann nous indique qu'il est possible de se baigner à proximité des dauphins roses car leurs présence suffit à tenir à distance caïmans et piranhas... Maria est sceptique. On voit d'ailleurs un caïman sur la rive opposée. Alex et quelques touristes téméraires (ou inconscients?) eux se jettent à l'eau! ... 

Et aussi incroyable que cela puisse paraître, aucune perte d'orteil n'est à déplorer!
 
Pêche au piranha.

Notre activité de la fin d'après-midi est une partie de pêche aux piranhas!

Nous sommes 5, et celui qui n'attrapera aucun poisson devra préparer la limonade pour tout le monde. Installés sur le bateau, nous pêchons avec une simple ligne, un hameçon et de la viande fraîche en guise d'appât. Alex se dévoue pour aider les débutants à fixer la viande sur leur hameçon et à retirer les piranhas pêchés. Ironie du sort, Alex sera le seul à ne rien prendre... sans doute par manque de temps! ;-)

Pampa, côté marécages.
 
Le jabiru d'Amérique du sud, grand oiseau cousin de notre cigogne.
 
Massif de jacinthes d'eau dans la pampa.

Ce matin, chaussés de bottes en caoutchouc et armés de bâtons, nous partons dans les marécages à la "recherche" des anacondas...

Il fait chaud et humide, le soleil tape fort et nous nous marchons péniblement dans la boue qui s'enfonce sous nos pieds à chaque pas... Pas franchement réjouissant!

Heureusement, le paysage est superbe et l'anaconda bien caché. :-) Finalement, après 2h de pataugeage dans la gadoue, nous parvenons à convaincre Hermann (trop fier pour abandonner) de rentrer au campement.
 
Sur le retour, Alex prend les manettes!
Hermann n'a jamais vu quelqu'un aussi bien piloter son bateau. #capitaineforever.
 
Héron blanc perché. Lors de nos promenades sur la rivière, nous croisons aussi de nombreux hérons en vol. Difficiles à photographier, mais leur allure est toujours très majestueuse.

Mais voilà, notre séjour prend fin. 

Nous levons le camp et rentrons à Rurre en 4x4 par la même piste de terre qu'à l'aller.

Nous avons le temps de nous promener un peu dans les rues de Rurre avant d'aller à l'aéroport. C'est dimanche et tout le monde est chez soi ou dans les restaurants autour du marché. L'ambiance est plutôt calme. Le tour de la ville est vite fait, mais nous profitons des derniers moments de chaleur tropicale avant de remonter dans les Andes...
 
Pour aller à l'aéroport, nous tentons l'expérience "moto-taxi".
 
Ici, aux portes de l'Amazonie, pas de casque, et tongs de rigueur.
 
Et oui, les cheveux au vent, on se sent encore plus libres! :-)

Nous repartons régénérés, des images plein la tête, totalement séduits par notre escapade en Amazonie...
 

samedi 8 novembre 2014

Amazonie côté jungle - Bolivie




Sur les bons conseils d'autres voyageurs rencontrés au hasard de nos pérégrinations, nous faisons une escapade en Amazonie.

Depuis notre avion nous apercevons la jungle et les méandres boueux du fleuve Beni, un des affluents de l'Amazone. Puis nous atterrissons sur une piste de terre rouge à Rurrenabaque, petite ville à l'entrée du Parc National de Madidi.

Ici le climat est tropical; nous pouvons ranger nos sweat-shirts et sortir nos tongs. Autant vous dire qu'à seulement 30 minutes de vol de La Paz, le dépaysement est total!

Nous allons passer 5 jours en immersion entre jungle et pampa... Bienvenus dans le Jardin d'Eden !
 
Sur le fleuve Beni, en route vers notre campement dans la jungle.

Après avoir rencontré notre guide et réglé les aspects administratifs, nous embarquons sur un long bateau à moteur (le meilleur moyen de transport dans la région) afin de rejoindre notre premier campement situé à 1h30 de Rurre.

Maria appréhende un peu cette première expérience dans la jungle...
 
La jungle bolivienne.

Nous accostons, puis à quelques dizaines de mètres de la rive du fleuve, nous découvrons notre camp avec 2 bonnes surprises : 
- les bungalows en bois sont beaucoup plus "chics" que nous ne l'imaginions,
- et surtout il n'y a pas d'autres touristes que notre petit groupe de 4.

Nous nous sentons seuls au monde... pour notre plus grand plaisir!

Dans une clairière près de la rivière, notre campement.

Ici pas de vitres, mais des moustiquaires...
De jour, à travers les rideaux et les moustiquaires, on aperçoit les silhouettes des arbres. La nuit, on est plongé dans les bruits de la jungle.

Vue de la terrasse.

Un oropendulo. Son chant est reconnaissable entre mille.

Notre guide est un indien d'Amazonie. Enfant, il accompagnait son grand-père afin de chasser dans la jungle avec une simple sarbacane. 

Dès le premier après-midi, nous partons en promenade dans la jungle environnante. Hermann, notre guide, nous fait découvrir non seulement les noms des arbres, les propriétés des plantes médicinales, les traces laissées par les animaux, mais aussi les légendes locales. Malgré le sentier tracé, la forêt est dense et nous entendons les animaux plus que nous les voyons.

La canopée vue d'en-bas.

Ficus étrangleur à l'oeuvre.

Nous arrivons au bord d'une mare.
Là, nous apercevons nos premières poules amazoniennes (qui sont tellement lourdes qu'elles semblent sur le point de faire casser les branches!) et nos premiers caïmans (en lévitation aquatique). 
Nous verrons ensuite furtivement quelques singes capucins. 

Poule de la jungle.

Bébé caïman en flottaison.

Sofia, la maman caïman.

Un soir, après dîner, nous repartons aussi en excursion nocturne simplement munis de lampes torches et d'anti-moustique. Pas très zen comme ballade lorsqu'on entend des bruits à chaque pas! ...

Nous ne rencontrons finalement pas d'animaux sur notre chemin. 
Mais de retour au campement, notre guide craint que nous soyons restés sur notre faim. Il nous présente donc la superbe tarantule qui chasse les insectes sur le toît du bungalow de Denis et Laetitia...
Insomnie garantie!


Départ en excursion avec nos compagnons de jungle, Laetitia et Denis.

Le deuxième jour, nous partons en bateau à la rencontre des perroquets...

Au détour de la rivière, forêt parsemée de flamboyants. Leurs fleurs rouges est le mets favori des perroquets.

Falaise aux perroquets.

Une grande falaise sert d'abri à une colonie de perroquets aras pendant les 2 mois de l'année où ils couvent leur oeuf unique. Chose très rare, il y a donc des dizaines de perroquets rassemblés au même endroit... Et nous sommes aux premières loges pour les observer et les entendre!

Couple de aras dans leur nid. 

Envol.

Les perroquets font partie de ces oiseaux monogames qui vivent en couple. C'est pourquoi lorsqu'on les surprend en vol, ils sont souvent par deux.

Nous rejoignons le haut de la falaise par le côté. (Quelques semaines après le Machu Pichu, cela nous semble très facile!)
Arrivés en-haut à pas de loup, nous surprenons plusieurs aras sur les branchages. Leurs couleurs sont incroyables!

En haut de la falaise, nous tombons "nez à bec" avec les hôtes de ces bois. :-)

Nous avons la chance de pouvoir les regarder voler sous nos pieds. (Leurs plumages multicolores se détachent encore mieux sur fond de jungle qu'à contre-jour dans le ciel.)

Festival de couleurs au-dessus des arbres.

Bref, un spectacle tellement beau et captivant que nous aurions pu passer des heures sur cette falaise... 

Un peu les rois du monde...

jeudi 23 octobre 2014

La Paz - Bolivie


La Paz, une ville immense au pied des nuages.

Nous nous rendons à La Paz, "l'autre capitale" de la Bolivie*, pour une courte étape. En effet, La Paz a surtout l'avantage d'être la plaque tournante pour des vols vers le reste du pays. 

*Nb: la capitale officielle est Sucre mais La Paz reste le siège du gouvernement bolivien.

Copacabana-La Paz: traversée du Titicaca sur des barges. Mais le car d'un côté, les passagers de l'autre.

Nous arrivons un peu perdus. La Paz est une immense métropole un peu cahotique où les gratte-ciel, les gens, les voitures et les "microbus" pullulent.

Cireurs de chaussures. Ils se couvrent le visage car les pieds ne sont pas une partie du corps très bien vue des Boliviens. 
C'est aussi pour cette raison que vous verrez rarement des Boliviens en tongs ou en sandales!

Il ne faut pas aller à La Paz pour son charme ou son architecture. 
A part quelques églises et la place du palais présidentiel, elle compte très peu de beaux batiments qu'ils soient classiques ou contemporains.
L'essentiel de la ville basse est constitué de longues avenues et de hauts immeubles fonctionnels. Peut-être une lointaine influence nord-américaine?
Sur les collines, on trouve encore des quartiers résidentiels avec de petits immeubles et villas. D'ailleurs, le jour de notre arrivée, notre taxi ne parvient pas à grimper la rue menant à notre Bed & Breakfast. Nous devrons tous (sa femme et sa fille y compris) descendre de la voiture et le rejoindre à pied!
Enfin, El Alto, la banlieue populaire de La Paz à côté de l'aéroport, ressemble un peu à Puno avec ses maisons en parpaings pas vraiment finies...

L'Eglise San Francisco, le centre névralgique de La Paz.

Nous découvrons le centre de La Paz à pied à l'aide d'un tour gratuit guidé, les Red Caps. C'est une formule que nous avions testée et approuvée à Santiago au Chili. Idéal pour voir l'essentiel durant un court séjour et pour apprendre de nombreuses anecdotes sur la culture ou l'histoire du pays.

Une "cholita" à proximité du marché. Les cholitas, reconnaissables à leur costume traditionnel et à leur chapeau-melono, se transmettent leur étal de mère en fille. Elles jouent également le rôle de confidentes ou psychologues auprès de leurs clientes fidèles.

Comme dans le reste des Andes, à La Paz la pomme de terre est reine. Avec de la viande, c'est de loin le mets préféré des Boliviens.

Stand de jus de fruits frais au marché central, une constante dans les pays que nous visitons, idéal pour faire le plein de vitamines. Nous réfléchissons à importer le concept en France!

La place San Pedro où nous démarrons notre tour de La Paz à pied. 
En face, la prison San Pedro est "une ville dans la ville". En effet, les prisonniers (qui y vivent parfois en famille) doivent travailler pour s'acquiter du loyer de leur cellule. Le trafic de drogue et l'artisanat sont les principales activités...

La place San Martin et son horloge qui tourne à l'envers...

On est "presque" à Buckingham Palace!

Evo Morales, l'actuel président bolvien, est le premier président d'origine indigène et le créateur du nouvel Etat Plurinational de Bolivie.

Evo Morales en 4x3m pour célébrer la construction du nouveau téléphérique!
La Bolivie est le seul pays que nous  avons traversé où le portrait du Président soit aussi présent dans la presse ou sur les affiches. On ne semble pas très loin du culte de la personnalité...

Notre escale à la Paz est par ailleurs l'occasion de faire un peu de shopping (les basket Quechua d'Alex ont fini par rendre l'âme!) et de préparer la suite du voyage (toutes les destinations sont possibles).

Alors que nous pensions que la Bolivie se situait exclusivement en altitude dans les Andes, nous découvrons par la lecture de nos guides et par nos discussions avec d'autres voyageurs que la Bolivie possède une vaste zone de forêt tropiale. Nb : l'Amazonie s'étend sur 9 pays d'Amérique du Sud dont la Bolivie.

Nous nous laissons tenter et prenons 2 billets pour le lendemain! :-)

Nous inaugurons le fameux téléphérique qui relie La Paz à El Alto, la banlieue qui s'étend sur les montagnes surplombant la ville.

Le téléphérique, une façon originale de se rendre à l'aéroport


Notre départ pour la jungle amazonienne est aussi une aventure!

Tout commence lorsque notre vol prévu vers 16h est retardé pour des raisons techniques. (Nous tiltons un peu lorsque nous apprenons que le vol précédent a été annulé pour les mêmes raisons...)

A la nuit tombée, l'avion est peut-être réparé mais on nous explique que notre vol devra être annulé car l'aéroport de destination n'a pas d'éclairage (!) et n'est donc pas praticable de nuit!..

Entre un report au lendemain 10h et un dédommagement couvrant à peine le prix du taxi, la colère monte parmi les passagers. Nous sommes tous bloqués une nuit à La Paz...
Alex teste ses capacités de négociation et fait du "forcing" auprès des managers de la compagnie aérienne... Sans vrai succès, mais à la fin de la soirée tout le personnel de l'aéroport le connaît! ;-)

En attendant, c'est retour à La Paz.

La Paz vue d'en-haut.

Durant l'attente à l'aéroport, nous faisons connaissance avec le sympathique couple belge qui partagera notre expédition dans la jungle.

Nous passons la soirée ensemble et dormons dans un petit hôtel recommandé par le Lonely Planet. Un souvenir mémorable au niveau des tapisseries défraîchies et du bruit de la rue... L'hôtel rentre ainsi directemet dans le Top 5 des pires logements du voyage!

Le lendemain à 6h du matin, nous embarquons enfin!

Non, ce n'est pas l'avion de Barbie! Juste notre coucou pour l'Amazonie...

L'avion est si petit que l'on n'y tient pas debout (!).
Le capitaine met le moteur en route. Les ceintures sont attachées. Nous sommes parés.

Soudain, le bruit du moteur s'interrompt.

??!!?...
(Regards interloqués)

Le capitaine se retourne alors, et nous annonce un problème. Il va devoir faire procéder à une vérification technique...

Nous croyons d'abord à une blague, mais tout le monde est prié de descendre!

Le membre de la companie qui nous accueille dans l'aérogare est tout à fait détendu et nous affirme que la vérification technique ne prendra que 30 minutes. Or il s'agit toujours du même appareil que la veille!
Le mécontentement et, pour certains, la peur de voler, remplacent rapidement la stupeur dans l'esprit des 20 passagers. 
Le manager en charge n'éait pas au courant des événements précédents... Aïe!

Alex s'improvise porte-parole "énergique" et revendicatif du groupe. ce qui lui vaut l'appel du service de sécurité!!
Maria tente de calmer le jeu. Pendant ce temps, Alex sympathise avec les policiers boliviens et obtient de la compagnie aérienne des petits-déjeuners pour tous. Quel succès! ;-)

Nous décollerons finalement 3h plus tard sur un autre vol et surtout un autre avion.
Et en seulement 30 minutes, nous passerons des sommets enneigés de la Cordillera Blanca aux méandres des fleuves dans la jungle 4000m plus bas. Saisissant!

Pics enneigés autour de La Paz.

Le fleuve Beni dans la jungle amazonienne.


Cette fois, la véritable aventure peut commencer!!!